Téléphone : 819 821-8000 poste 2058
Télécopieur : 819 821-8046
Courriel : tremblay@physique.usherb.ca
|
André-Marie Tremblay au bureau
|
|
Propriétés des
systèmes électroniques fortement corrélés et
supraconductivité
a) Problématique :
Les propriétés de la matière solide
ou liquide dépendent des propriétés des atomes constituants,
mais aussi de phénomènes plus subtils, dits collectifs. Par
exemple, la résistivité d'un métal à la température
de la pièce est déterminée par des interactions entre
électrons et vibrations collectives (phonons) du réseau cristallin.
Un des phénomènes collectifs les plus remarquables
en physique de la matière condensée (solide ou liquide) est
celui de la supraconductivité. Dans cet état de la matière,
les phénomènes propres à la théorie la plus
fondamentale de la matière, la mécanique quantique, se manifestent
à une échelle macroscopique: les courants électriques
circulent sans résistance, et les champs magnétiques sont
exclus, donnant lieu au phénomène de lévitation souvent
illustré dans la presse populaire. La compréhension de ce
phénomène collectif par Bardeen, Cooper et Schrieffer en
1957 fut un succès retentissant. La supraconductivité est
tellement bien comprise qu'elle est maintenant utilisée pour caractériser
d'autres propriétés des matériaux. Cet état
de choses a subitement changé en 86-87 suite à la découverte
de la supraconductivité à haute température. Ces températures,
aux environs de 100K, ne sont hautes que par opposition à la vingtaine
de degrés Kelvin connue auparavant comme la plus haute température
à laquelle un matériau pouvait devenir supraconducteur. Les
propriétés des matériaux à haute température
de transition ne semblent pas être expliquées par les approches
conventionnelles. Même pour un phénomène aussi banal
que la dépendance en température de la résistivité
au-dessus de la température de transition supraconductrice, les
modèles habituels de la physique de la matière condensée
semblent impuissants.
Un des modèles les plus susceptibles d'expliquer
l'essentiel de la physique de ces nouveaux matériaux, ainsi que
celle d'autres familles de solides de même type, est le modèle
dit de Hubbard. Ce modèle inclut de la façon la plus simple
possible la physique qui influence le comportement des électrons
dans de tels systèmes, soit la présence d'un réseau
cristallin et l'existence de répulsion entre lesdits électrons.
L'importance de ce modèle va bien au-delà des supraconducteurs
à haute température de transition puisqu'il permet d'étudier
les nouveaux effets physiques qui apparaissent dû aux effets combinés
des basses dimensions et des interactions fortes.
b) Objectifs :
L'objectif général de ce programme de recherche
est de comprendre la physique des électrons dans les solides où
la force des interactions (on dit aussi le couplage) entre électrons
et l'impossibilité de se déplacer dans certaines directions
mène à des phénomènes physiques nouveaux. Dans
les conditions que nous venons de décrire, on dit que les électrons
sont fortement corrélés.
L'amélioration des méthodes théoriques
pour traiter les électrons corrélés est aussi un sous-objectif
de ce programme de recherche. Plusieurs méthodes existent déjà.
Cependant, certaines d'entre elles sont nouvelles et ont encore besoin
d'être vérifiées. De plus, il n'y a encore des cas
où on ne connaît pas de méthode analytique appropriée.
Nous avons déjà développé deux nouvelles approches,
une en couplage intermédiaire et une en couplage fort.
Mentionnons aussi comme sous-objectif, l'étude
des supraconducteurs organiques par des approches analogues. Il s'agit
là d'une autre classe de matériaux pour laquelle la supraconductivité
n'a pas d'origine généralement admise. Il n'est pas rare
de trouver dans la littérature des idées développées
dans le contexte des supraconducteurs organiques s'appliquer aux supraconducteurs
à haute température de transition et vice-versa.
c) Méthodologie :
Plusieurs méthodes analytiques ont été
développées pour comprendre les systèmes fortement
corrélés. Aux fonctions de Green des années 60 s'est
ajouté le groupe de renormalisation dans les années 70, puis
les méthodes de simulation numérique et les méthodes
de type non-perturbatives (bosons esclaves et développements en
1/N) dans les années 80 et enfin des méthodes comme la théorie
de champ moyen dynamique dans les années 90. Les méthodes
numériques étaient d'abord assez limitées, mais grâce
à des développements algorithmiques et à l'augmentation
de la puissance de calcul des ordinateurs, il est maintenant possible de
faire des simulations fiables dans des régimes de paramètres
intéressants.
Nous utilisons plusieurs approches complémentaires.
Parmi ces approches, les simulations numériques sont fondamentales
pour nous permettre de tester la validité des approches analytiques
puisque celles-ci sont en général approximatives. Nous avons
développé des programmes de simulations numériques
sophistiqués que nous mettons maintenant à profit pour réaliser
nos objectifs. Il n'existe maintenant dans le monde qu'une dizaine de groupes
qui ont développé cette expertise. Un ordinateur
parallèle IBM-SP est à notre disposition. De plus, Alain
Veilleux et Michel Barrette ont monté une grappe d'une soixantaine
de processeurs Intel (classe Beowulf) qui nous permet d'atteindre des vitesses
de calcul comparables aux super-ordinateurs.
Nous avons aussi développé dernièrement
une nouvelle approche non-perturbative qui permet d'obtenir des résultats
analytiques supérieurs à ceux des autres approches lorsqu'on
les compare aux simulations Monte Carlo. Notre approche en plus prédit
des effets physiques nouveaux. Nous continuons de développer cette
approche en plus de l'appliquer à différents problèmes.
d) Réalisations :
Rappels sur les réalisations antérieures
(mise en contexte):
i)
Nouvelle approche au problème à N-corps pour le modèle
de Hubbard.Yury Vilk et moi-même
avons développé une nouvelle approche au problème
à N-corps pour les modèles à courte portée
(modèle de Hubbard). Cette approche, dont
les détails ont été publiés en 1997, est
basée sur la nécessité de satisfaire les lois de conservation,
le principe de Pauli et plusieurs règles de somme importantes. Cette
approche satisfait aussi le théorème de Mermin-Wagner en
deux dimensions. L'effet des modes collectifs sur les propriétés
à une particule est obtenu à l'aide d'une formule de type
paramagnon qui est cohérente avec les propriétés à
deux particules dans le sens qu'on obtient la même énergie
potentielle peu importe le point de départ. Comme le théorème
de Migdal ne s'applique pas pour les corrections de vertex, celles-ci sont
incluses. La théorie est en accord quantitatif avec les simulations
Monte Carlo. Les prédictions principales sont a) Un diagramme de
phase magnétique où l'ordre persiste au-delà du demi-remplissage
mais où le ferromagnétisme de Stoner est complètement
absent. Les comportements critiques quantiques et classique renormalisés
sont ceux du modèle sphérique. b) Dans le domaine classique
renormalisé, les fluctuations de spin produisent des précurseurs
des bandes antiferromagnétiques (bandes fantomes) et détruisent
les quasiparticules du liquide de Fermi sur une grande plage de température
au-dessus de la transition de phase à température nulle.
Ce phénomène est illustré dans le rapport
de 1996. La dimension critique supérieure pour ce phénomène
est trois. Les fluctuations de paire dans les modèles attractifs
peuvent mener à des effets physiques analogues. Ces
effets précurseurs sont directement reliés à la question
de l'existence du célèbre régime "pseudogap" dont
la littérature sur les supraconducteurs à haute température
fait abondamment état.
La méthode que nous avons développée
est la seule qui permette d'obtenir, sans paramètre ajustable, un
bon estimé de la température critique et des fluctuations
de spin pour le modèle de Hubbard bi-dimensionnel en régime
de couplage faible à intermédiaire. Le projet suivant est
une application de notre méthode à l'étude des fluctuations
de spin. Notre approche permet aussi d'avoir accès
aux propriétés à une particule. Nous utilisons cette
approche dans plusieurs projets, tous reliés à la question
du pseudogap.
ii)
Projet Monte Carlo quantique Nous continuons
de développer cet outil précieux qui nous permet de constamment
vérifier la validité de nos approches et d'explorer des domaines
de paramètres inaccessibles aux méthodes analytiques. Le
programme a été réécrit en Fortran 90 par Hugo
Touchette en 1996 et il tourne sur l'ordinateur
parallèle IBM SP. En 1998 David Poulin et Steve Allen
ont terminé les travaux entrepris par Samuel Moukouri pour développer
les programmes pouvant analyser les données Monte Carlo en temps
imaginaire pour en extraire, par une méthode
de prolongement analytique dite "d'entropie maximum", les propriétés
en fréquence réelle. Nous avons analysé jusqu'à
maintenant surtout le poids spectral à une particule et celui pour
les fluctuations de paire. Tel que discuté
ailleurs dans ce rapport, les simulations Monte Carlo ont commencé
en 1998 à être utilisées par David Poulin pour vérifier
les limitations de la méthode "Fluctuation Exchange
Approximation", et l'applicabilité de notre méthode
perturbative en couplage fort. Il est aussi prévu
de les utiliser éventuellement pour vérifier les extensions
de notre approche au cas de deux atomes par cellule unité
(BEDT)
Projets complétés en 1999
Effet
de la symétrie et de la dimension sur le pseudogap dans le modèle
de Hubbard. Dans le cadre du projet de
doctorat de Steve Allen nous avons vérifié que les précurseurs
des quasiparticules de l'état supraconducteur existent aussi.
Cette étude est faite par simulations Monte Carlo du modèle
de Hubbard attractif (Voir les travaux de Hugo
Touchette et de David
Poulin). Loin du demi-remplissage où la symétrie est
O(2),
la transition Kosterlitz-Thouless rend très étroite la plage
de température où ces effets précurseurs existent.
Cependant, à demi-remplissage, une symétrie additionnelle
rend la température critique strictement nulle puisqu'en deux dimensions
le théorème de Mermin-Wagner prévient une transition
à température finie pour une symétrie
O(n>2). À
proximité du demi-remplissage, la température de transition
demeure beaucoup plus basse que la température champ moyen, ce qui
crée une grande région de pseudo-gap. Dans le cas des supraconducteurs
à haute température la théorie de Zhang suggère
que le groupe de symétrie est SO(5),
ce qui suffit pour que
l'effet du théorème de Mermin-Wagner se manifeste. Ce problème
du pseudogap est un des sujets présentement les plus étudiés
dans ce domaine. Cet article a été publié dans Phys.
Rev. Lett.
Susceptibilité
de spin des électrons en une dimension: Effets de liquide de Luttinger
et de réseau. Nous avons
montré que dans le cas uni-dimensionnel, la rétrodiffusion
correspond à un opérateur marginal ayant pour conséquence
que la susceptibilité de spin tend vers sa valeur à T=0
avec une pente infinie, contrairement au cas des liquides de Fermi.
De plus, nous avons montré que le réseau produit un maximum
dans cette même susceptibilité à une température
qui dépend peu des interactions. Ce travail est paru dans European
Journal of Physics B.
Théorie
des perturbations en couplage fort Comme
le théorème de Wick ne s'applique pas dans la limite du couplage
fort, il est beaucoup plus difficile d'obtenir un développement
perturbatif systématique dans cette limite. Les travaux faits antérieurement
avec C. Bourbonnais et Daniel Boies ont jeté les bases d'une approche
perturbative systématique dans la limite du couplage fort.
S. Pairault, David Sénéchal, et moi-même avons réussi
à généraliser
cette approche pour pouvoir calculer des quantités dynamiques,
comme la fonction de Green et le poids spectral, ce qui nous a permis d'aller
au-delà des résultats obtenus antérieurement par d'autres
approches. Un article complet basé sur la thèse de S. Pairault
a été soumis l'été dernier. Il paraîtra
dans European Journal of Physics B en 2000. Pour plus de détails,
voir le rapport de David
Sénéchal.
Problème
à N-corps et simulations pour le pseudogap dans le modèle
de Hubbard. Avec Samuel Moukouri, David
Poulin François
Lemay, Bumsoo Kyung et Yury Vilk, nous avons montré qu'une analyse
en taille finie soignée des simulations Monte Carlo quantique démontre
l'existence en couplage faible d'un pseudogap du type prédit par
notre approche analytique. Cet article discute pourquoi les simulations
antérieures n'étaient pas parvenu au résultat. Il
démontre aussi que les approches de type ``Fluctuation Exchange",
bien que très populaires, sont incapables de prédire une
phase pseudogap. Cet article paraîtra dans Phys. Rev. B en mars 2000.
Un article de vulgarisation intitulé "Mathématiques,
physique et technologies au XXème siècle" a été
préparé pour une réunion de l'Association Mathématique
du Québec.
Projets en cours, débutés avant janvier 2000.
Diagramme de phase magnétique
de la phase kappa du (BEDT-TTF)2X. Il
s'agit du projet de maîtrise de Stéphane Lessard, en collaboration
avec Claude Bourbonnais. Ces matériaux organiques ont une structure
en couche et présentent de fortes corrélations. Ils ont ainsi
plusieurs points en commun avec les supraconducteurs à haute température
de telle sorte qu'il est probable que de nouvelles percées pourront
être réalisées en jumelant leur étude à
celle des supraconducteurs à haute température. Du point
de vue plus général, l'étude de ce problème
nous permettra de généraliser notre approche au cas où
il y a plus d'un atome par cellule unité. Ce projet devrait se terminer
en 2000.
Propriétés
à une particule en haut de la température du pseudogap. Dans
cette partie de son projet de doctorat, François Lemay a
découvert que l'emboîtement de la surface de Fermi en deux
dimensions détruit les quasiparticules. L'effet de diverses perturbations,
tel le dopage et les sauts aux seconds voisins est présentement
étudié. Ce projet devrait se terminer en 2000.
Modèle de Hubbard attractif.
En
1998, nous avons entrepris avec B. Kyung et S. Allen des travaux qui ont
permis de généraliser au cas du modèle de Hubbard
attractif la méthode que nous avons développée dans
le
cas répulsif. Ceci nous permettra d'étudier plusieurs
questions reliées aux précurseurs de la supraconductivité
en couplage intermédiaire. Nous avons déjà obtenu
un accord quantitatif avec les simulations Monte Carlo,
Couplage fort. En 1998, nous avons entrepris des
simulations Monte Carlo pour vérifier les nouveaux résultats
obtenus par notre théorie des perturbations en couplage fort. Parmi
les problèmes
à l'étude, on remarque la détermination du domaine
de température où le concept de séparation spin-charge
devient inapplicable ainsi qu'une étude comparative du phénomène
du pseudogap en couplage fort et en couplage faible.
e) Collaborateurs:
S. Allen (étudiant
au 3e cycle, début décembre 1995)
C.
Bourbonnais (professeur)
Bumsoo Kyung
(stagiaire postdoctoral, début septembre 1998)
François Lemay
(étudiant au 3e cycle, début janvier 1996)
Stéphane Lessard
(étudiant au 2e cycle, début septembre 1996)
Samuel Moukouri
(assistant
de recherche, début septembre 1996)
Stéphane Pairault
(étudiant au 3e cycle sous la direction de David Sénéchal)
David Poulin
(stagiaire de premier cycle, hiver 1998 et automne 1998)
D.
Sénéchal (professeur)
Y.M. Vilk (programmeur
SAS à Chicago)
f) Summary :
We are studying the properties of models for strongly correlated
electronic systems that are regarded as possible candidates for explaining
high-temperature superconductivity as well as organic conductors.
Former work
With Yury Vilk, we have developed a new
approach to the Hubbard model. It was published in 1997. It is based
on enforcing conservation laws, the Pauli principle and a number of crucial
sum-rules. More specifically, spin and charge susceptibilities are expressed,
in a conserving approximation, as a function of two irreducible vertices
whose values are found by imposing the local Pauli principle as well as
the local-moment sum-rule and consistency with the equations of motion
in a local-field approximation. The Mermin-Wagner theorem in two dimensions
is automatically satisfied. The effect of collective modes on single-particle
properties is then obtained by a paramagnon-like formula that is consistent
with the two-particle properties. Since there is no Migdal theorem controlling
the effect of spin and charge fluctuations on the self-energy, the required
vertex corrections are included. It was shown that the theory is in quantitative
agreement with Monte Carlo simulations for both single-particle and two-particle
properties. The theory predicts a magnetic phase diagram where magnetic
order persists away from half-filling but where ferromagnetism is completely
suppressed. Both quantum-critical and renormalized-classical behavior can
occur in certain parameter ranges. We have shown that in the renormalized
classical regime, spin fluctuations lead to precursors
of antiferromagnetic bands (shadow bands) and to the destruction of
the Fermi-liquid quasiparticles in a wide temperature range above the zero-temperature
phase transition. This is illustrated in our 1996
report. The upper critical dimension for this phenomenon is three.
Pair fluctuations in attractive models can lead to analogous physical effects.
These precursor effects are directly related to the existence of the famous
"pseudogap regime", a subject of intense debate in the high Tc literature.
We also continue to develop and use our Monte
Carlo simulations programs.
The program has been rewritten in Fortran 90 in 1996
and it runs on the SP
parallel computer. We have developed code that allows us to extract
real-frequency properties from imaginary time data. These Maximum Entropy
programs are allowing us to investigate dynamical properties and to establish
the difference between quantum-critical point and strong-coupling induced
pseudogaps. These programs are also used in a number of projects described
below.
Completed this year
In this work, we have shown that the magnetic susceptibility
of a Luttinger liquid reaches its zero temperature value with an infinite
slope, in stricking contrast with a Fermi liquid. In addition, a finite
temperature maximum in the susceptibility can be explained by lattice effects
that go beyond the renormalization group treatment. The finite temperature
maximum is confirmed by Monte Carlo simulations. These cannot, however,
reach low enough temperatures to verify the infinite slope prediction.
Extending our earlier
work, we have verified that superconducting precursors of Bogoliubov
quasiparticles destroy Fermi liquid quasiparticles in the renormalized
classical regime of the attractive Hubbard model, creating a fluctuation
induced pseudogap. The pseudogap regime exists in a wide temperature
range when the order parameter has a symmetry larger than O(2).
More specifically, in the two-dimensional attractive Hubbard model, there
is a point at half-filling where Tc is driven to zero because
of the O(3) symmetry and the Mermin-Wagner theorem. Far away
from half-filling, one recovers O(2) symmetry and a Kosterlitz-Thouless
transition with a narrow critical regime. This has been confirmed by theoretical
arguments and Monte Carlo calculations of both the single-particle and
the pair fluctuation spectral weights. These general ideas on the effect
of dimension and symmetry on pseudogap formation are relevant in particular
in the context of SO(5) symmetric models.
With S. Pairault and D. Sénéchal, we have developed
a strong-coupling expansionthat
goes beyond previous approaches in that it is not only a systematic way
of generating the series, despite the lack of a Wick's theorem, it is also
a method that allows us to extract dynamical quantities such as the single-particle
spectral weight. This had not been done before. Monte Carlo simulations
have
been performed to check this approach. The analytic approach is allowing
us, for example, to study a regime where spin-charge separation has not
occured but where antiferromagnetic fluctuations are strong. The
thesis work of S. Pairault is the subject of a comprehensive paper that
has been accepted for publication. The crossover diagram op to order (t/U)5
has been obtained and compared favourably with the results of Monte Carlo
simulations.
The opening of a critical-fluctuation induced pseudogap (or
precursor pseudogap) in the one-particle spectral weight of the half-filled
two-dimensional Hubbard model has been demonstrated. First we showed
that finite-size scaling in Monte Carlo simulations must be done at constant
Monte Carlo error. In that case, contrary to previous studies, a pseudogap
is shown to exist. It may be obtained from the Many-Body approach that
we have developed. It is shown that Self-consistent theories of the
Eliashberg type (such as the Fluctuation Exchange Approximation) use renormalized
Green functions and bare vertices in a context where there is no Migdal
theorem. They do not find the pseudogap, in quantitative and qualitative
disagreement with simulations, suggesting these methods are inadequate
for this problem. Differences between precursor pseudogaps and strong-coupling
pseudogaps are also discussed.
was written for a general audience of mathematician attending
the meeting of the "Association Mathématique du Québec".
Qubits supraconducteurs
a) Problématique :
L'espace de Hilbert d'un état quantique formé
de N bits est de dimension 2N. L'action de l'opérateur
d'évolution sur un vecteur dans cet espace de Hilbert peut être
vu comme un calcul parallèle sur les 2N coefficients
du développement d'un vecteur d'état sur les 2N vecteurs
de base. Plusieurs algorithmes mettent à profit ce parallélisme
massif pour rendre possible des calculs inconcevables avec les ordinateurs
classiques. Plusieurs architectures ont été proposées
pour réaliser un ordinateur quantique. Quelques-unes d'entre elles
sont basées sur l'effet Josephson dans les supraconducteurs à
haute température, mettant à profit la symétrie de
type d du paramètre d'ordre. De tels qubits à l'état
solide permettrent la conception d'architectures où le nombre de
qubits peut facilement être augmenté systématiquement.
b) Objectifs :
Étudier les effets physiques qui pourraient nuire
à l'établissement d'états quantiques cohérents
dans les jonctions Josephson faites de supraconducteur de symétrie
d
afin de permettre la mise au point de qubits à l'état solide.
Nous en sommes encore à un stade exploratoire et les objectifs précis
restent à définir.
c) Méthodologie :
Les méthodes du problème à N-corps,
les développements Ginzbourg-Landau, les méthodes d'intégrales
fonctionnelles (Caldeira-Leggett) et celles de Chimie quantique sont toutes
des méthodes qui pourraient être mises à profit.
d) Réalisations :
Co-direction avec S. Lacelle du mémoire
de maîtrise de A. Blais.
e) Collaborateurs :
Alexandre Blais
(étudiant, 3ème cycle, début janvier 2000)
Serge Lacelle
(professeur, département de chimie)
Alexandre Zagoskin (Professeur associé, U.B.C.
et Président recherche, d-wave systems)
f) Summary:
I have co-supervised with S. Lacelle the M.Sc. work of A.
Blais on quantum computing. In collaboration with A. Zagoskin, we are
also beginning exploratory studies of the feasability of a qubit based
on d wave high-temperature superconductors.
Auteur et concepteur : André-Marie
Tremblay